vendredi 30 octobre 2009

Le Strasbourgeois soutient la candidature du RCS en Ligue 1 en 2016

Portugal-Allemagne : 0-0 ; Danemark-Belgique : 3-2. Ça ne vous dit rien ? Et pourtant, ce sont les scores des deux matchs organisés à la Meinau, lors de l’Euro 1984. À une époque où l’Euro se disputait à 8, c’est-à-dire avec une forte probabilité d’avoir très rapidement des affiches dans les deux poules de qualification pour les demi-finales.

Si vous ne vous en souvenez pas, c’est tout simplement parce que vous n’y étiez pas, tout comme il y a des fortes chances que vous ne soyez pas présents non plus dans le stade lors des matchs de l’Euro 2016. Plusieurs hypothèses : admettons que la France soit retenue pour l’organisation du tournoi final, admettons également que Strasbourg soit retenue parmi les villes organisatrices, il vous faudra tout de même vous battre pour obtenir le précieux sésame. Après, que l’affiche proposée soit Eire-Ukraine ou Serbie-Grèce importera peu, vous aurez vu au moins une fois dans votre vie un match de l’Euro organisé dans votre ville et enfin vous pourrez faire taire cette vieille rancœur : mais pourquoi donc Strasbourg n’a pas participé à l’organisation de la Coupe du Monde 98 ? Alors, oui, vous avez entièrement raison de soutenir la candidature de Strasbourg pour l’Euro 2016. Le Strasbourgeois n’est pas fou, il la soutient aussi.

Tout au plus, se dit-il, le Strasbourgeois, qu’il serait presque préférable de soutenir le Racing Club de Strasbourg un peu mieux qu’il ne l’a fait récemment. Il va à la Meinau, le Strasbourgeois, et il s’y sent parfois bien seul, tout comme se sont sentis seuls les quelque 11000 spectateurs venus assister à la rencontre contre Tours, mardi soir : 0-1.

Il cherche à comprendre. Peut-être l’ouvrage de Gilbert Gress, Fautes graves, un été d’enfer à la Meinau dont la publication chez Les Éditions du Boulevard est programmée le 6 novembre, va-t-il enfin le renseigner sur le fiasco qui a conduit son club favori aux portes de la relégation (une habitude) en CFA (une vraie nouveauté) ?








(Source : site du RCS)






Et puis, il en arrive à se souvenir de cette étrange rencontre à l’issue d’un entrainement sur les bords du Krimmeri. Une dame vint à sa rencontre. « Vous êtes le Strasbourgeois ? », l’interrogea-t-elle. Lui, tout surpris de s’être fait reconnaître aussi facilement, lui répondit : « Oui, mais surtout ne le dites à personne ! » Elle le rassura aussitôt : « Non, non, n’ayez crainte, je ne dirai rien. Une vraie tombe, vous pouvez compter sur moi. Ça sera notre secret… Mais là, vous croisez les joueurs, et le staff tout ça ? » Quelle question ? Le Strasbourgeois connaît tout le monde, il a ses entrées jusque dans la salle des présidents ! (non pas de la République, du RCS ! Vous suivez un peu ?) « Ah bon, ben si vous y allez, il faut leur dire à tous qu’il y a un truc enterré sous la pelouse. Ça porte vraiment pas chance, il faut tout déterrer, sinon il faut construire un stade ailleurs. » Ailleurs ? Quelle idée ? Et pourquoi pas un Eurostadium ou un machin comme ça, avec des galeries marchandes tant qu’on y est ? Non, ça n’était pas sérieux, mais le Strasbourgeois est courtois. Il a remercié la dame et lui a promis d’en parler à Philippe Ginestet. En homme de bonne foi, il a respecté sa parole et lui en a même touché un mot. Avec le résultat que l’on sait…

Dès fois, il y songe à la petite dame. Et si elle avait raison ? Et si le Racing était frappé d’une quelconque malédiction. Il lui arrive même d’imaginer venir la nuit pour remuer la pelouse en cachette, en quête d’un talisman, une poupée, bref le fameux truc qui porte grave la poisse depuis… près de 30 ans. Il pourrait profiter de la visite de ses amis agriculteurs pour leur demander de faire le travail à sa place. Ils avaient labouré la place de la République dans les années 80, ils pourraient bien donner un coup de main pour retourner la pelouse de la Meinau, non ? Et hop, en deux temps, trois mouvements, évacuée la malédiction. Et puis c’est une action politique comme une autre, ça vaut bien de bloquer l’Avenue des Vosges pendant une après-midi toute entière. Sauf que maintenant ils ont reçu les sous, il va falloir attendre au moins trois semaines pour qu’ils remettent ça. Bref, l’affaire est loin d’être réglée.

Alors, que faire ? C’est un doux utopiste, l’ami Strasbourgeois : il se dit que s’il arrivait à faire remplir cette Meinau, à l’occasion d’un match de L2, un RCS-Istres ou un RCS-Bastia (match de relégable), peut-être que ça conjurerait le sort. Parce que tout de même, la vraie candidature à laquelle croit le Strasbourgeois, c’est bien la place du Racing en L1, et si possible avant 2016 : là, ça rayonne ; là, on parle de la ville ; avec un peu de chance on retrouve même le nom de Strasbourg sur les pubs Orange dans les TGV ! Un RCS-OM, un RCS-Monaco, et mieux encore un RCS-Chaktior Donetsk en Liga Europa, le truc qui jette, ça fait vraiment rêver. Le Strasbourgeois en a presque la larme à l’œil.

Le Strasbourgeois vous parle, il s’adresse à vous solennellement – et c’est pas si souvent :
« Habitantes, habitants de cette belle ville de Strasbourg, tous ensemble, organisons-nous pour une Meinau pleine à craquer (24 769 spectateurs). Le Racing, notre très cher Racing mérite d’être soutenu par tous ! Un Racing humilié, un Racing outragé, mais un Racing qui va se libérer (on l’espère tous franchement), avec le soutien de son peuple. Tous ensemble, tous ensemble…
Le premier rendez-vous est fixé le vendredi 6 novembre (le jour de la sortie du livre de “Shilles”), devant le Mac Do, un peu avant 20h00. J’y serai, et vous ? »

Nota : Pologne-Brésil : 5-6, ça ne vous dit rien ? Et pourtant, c’était le 5 juin 1938, à la Meinau, lors de la Coupe du Monde organisée en France. À la fin du temps réglementaire, on en était à 4-4, Papy s’en souvient, le Strasbourgeois aussi…

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