vendredi 23 octobre 2009

Quality Street ?

En me promenant dans Strasbourg, j'ai pu noter combien de boutiques pouvaient fermer le temps de le dire. Sans doute certains magasins manquent-ils simplement d'un peu d'imagination (et de stricte application de quelques bases marketing) pour se créer une clientèle régulière et bonne acheteuse, peut-être qu'un nouveau coiffeur se rendra compte que Strasbourg peut difficilement accueillir un salon de plus (ça devient difficile, c'est presqu'une boutique sur 3...)

Mais sans doute ne sont-ce pas les seules raisons.

Certaines rues en particulier montrent un taux de rotation totalement démesuré : la rue du marché aux vins, le quartier Gare en général, la Grand Rue, ou encore (plus tristement ?) la rue Ste Madeleine, ...




rue du Marché aux Vins

(Google View)




La prolifération des panneaux "à vendre / à louer" me déprime... L'effet ville fantôme e
st complètement redoutable déjà pour moi le Strasbourgeois, mais aussi certainement pour les touristes (puisque c'est un des grands chevaux de bataille de nos mairies successives...) qui doivent se demander quel mauvais vent traverse la "capitale de l'Europe"...




Rue des veaux

(Google View)




Alors que faire pour casser ce sentiment de quasi désolation que l'on peut ressentir dans certaines rues de la ville ?

A Berlin, certains magasins
sont occupés tout à fait légalement par de jeunes créatifs et artistes. Des boutiques sont louées à tarif ultra modéré à des bars associatifs, des galeries, des jeunes qui se lancent. Bien sûr, on voit mal comment des propriétaires privés pourraient accepter de louer leur bien immo pour que dalle ?

Eh bien pourquoi pas ?

En instaurant des règles, par exemple :
- le local pourrait être rendu au propriétaire moyennant un préavis ultra court (pour que celui-ci puisse le relouer au prix fort à tout moment)
- le local pourrait être remis à neuf par leurs occupants en le quittant (coup de peinture, etc)

Une boutique ne perdrait pas de valeur en étant toujours dynamique. Préfère-t-on louer un vieux magasin inoccupé depuis 6 mois ou une boutique qui semble cartonner ?
Une boutique aussi dynamisée par une association redonnerait de la vie au quartier, et donc de la valeur !
Une rue animée = d'autres boutiques animées = de meilleures ventes pour tout le monde. L'association des commerçants de la rue pourrait participer à cela...
Etc. (je ne suis pas politique, je suis juste un Strasbourgeois)

L'histoire de Berlin est bien sûr un peu particulière. Pour ceux que cela intéresse, j'ai trouvé deux liens à lire :
- le premier sur les Squatts de Berlin
- l'autre sur la plus-value culturelle que cela a apporté à la ville (Berlin est sans doute LA référence européenne du moment, bien loin devant Paris ou Bruxelles !) sur Wikipédia

Je vous invite enfin à réagir sur les commentaires (qui sont ouverts pour ça). C'est aussi ça, la démocratie locale (autre sujet dont je parlerai une autre fois ; )


5 commentaires:

  1. Dans strasbourgeois, il y a le mot bourgeois... et le bourgeois du centre veut un truc... dormir. Alors des squatts pour créateurs artistes, c'est trop dangereux, ça pourrait faire du bruit. Quant aux nouveaux magasins qui ouvrent, c'est soit coiffeur, soit banque (l'avenue des vosges... pour les banques... est un bel exemple)A la place de la Chambre des Métiers (bar extra... à mon goût), y a un crédit lyonnais où y a pas de musique et pas de tireuse de bière

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  2. C'est vrai que la situation n'est pas très réjouissante, il y a des quartiers hyper difficile à dynamiser, beaucoup de propriétaires de locaux sont soit très frileux, soit très gourmands. J'ai un exemple concret, un local commercial rue du vieux marché aux poissons, emplacement top je concède, mais droit au bail 200 000€, loyer mensuel 7500€, c'est un cas réel, quel commerce indépendant peut assumer des sommes pareil?? On peut parler de l'administration aussi qui ne facilite pas les choses, aucune possibilité d'accorder des licences 4 par ex, ou encore les mises aux normes qui deviennent de plus en plus drastiques lorsqu'on fait les moindres travaux...
    Evidement malgré une période difficile, il ne faut pas se laisser abattre, il faut garder la motivation, se diversifier, bouger, en ce moment, il n'y a pas le choix. Il y a aussi plein de nouveaux vecteurs et d'opportunités.
    Je voulais partager mon avis de commerçant et membre d'asso de commerçant.
    Benoit

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  3. Merci pour ce commentaire et surtout cet ajout d'informations ! On ne se rend pas vraiment compte des tenants et aboutissants et tout ce qu'on voit, ce sont des boutiques qui se vident...

    On comprend aussi mieux pourquoi seules des franchises peuvent accéder à ces loyers (qui sont dérisoires pour elles, par rapport à ce qu'elles payent dans d'autres villes).

    Dommage pour le commerce local. Quand on voit des villes comme Toulouse où règnent encore les petites boutiques indépendantes, on se demande comme cela marche ?

    Peut-être du coup la vraie nécessité de développer de nouveaux quartiers moins onéreux et de créer un autre centre-ville ?

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  4. Je suis assez d'accord, mais c'est difficile de déplacer la masse, donc ça reste plutôt des niches commerciales. Cela dit certains secteurs ce sont très bien développés grâce parfois à quelques locomotives!
    Dans mon cas, il s'agit du quartier Finkwiller et le turn over des enseignes récentes est important, pourtant nous sommes à 2 pas du centre, de la petite France... Qu'est ce qu'il nous manque, c'est difficile à dire exactement : du stationnement, le tram, des espaces verts, certains commerces, une formule magique ou juste de la com??
    En tout cas content d'avoir découvert ce blog pour s'exprimer car je le trouve pertinent.
    Benoit

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  5. En effet le quartier Finkwiller est un peu déserté alors qu'il n'y manque pas grand chose !
    Au bord de l'eau, doté d'une archi ultra belle, on peut se poser la question...
    Peut-être quelques terrasses (en plus du Tapas et du café rugby qui est en face) ou quelques boutiques locomotives, en effet.
    La rue Ste Madeleine avait pas mal été délaissée ces derniers mois avant qu'un certain commerçant n'y lance ses boutiques tendances (Baptiste et Garance, Mémé en Autriche...). Depuis on retrouve un engouement pour cette rue piétonne au charme fou !
    Autre point aussi, la taille des trottoirs (qui fera l'objet d'un autre article bientôt, c'est prévu) qui laisse peu de place aux piétons et rend la balade moins confortable...
    Ensuite, c'est de la politique d'aménagement du territoire et de la philosophie de vie de quartier (ça aussi ça fera l'objet d'un article bientôt...)

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