jeudi 20 mai 2010

NATIONAL (pas l'hymne, pas l'équipe… mais le championnat)

Pacy-sur-Eure, Fréjus-Saint-Raphaël, Luzenac, Plabennec… Colmar !!! Ces villes vous font rêver ? Le foot, vous adorez ? Le Racing, vous supportez ? Alors vous allez kiffer le Racing en National.

Ces villes là, il va toutes les visiter ; les pelouses champêtres, toutes les fouler ; les équipes rugueuses, toutes les affronter. Organisation des déplacements de la prochaine saison : bus, Autogrill, tarot, belote et Formule 1 (Ibis c'est trop cher).

Bref, que du bonheur !!!

Mais ne nous excitons pas… tout ceci n'est encore qu'un doux rêve.

Va falloir passer devant la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), le gendarme financier du foot français. Et si le racing s'est planté sur le terrain, l'affaire est loin, très très très très loin d'être réglée en coulisses. Il manque des sous, beaucoup de sous.

Selon un actionnaire minoritaire pugnace, "au bas mot, il faut trouver 4 millions pour avoir les comptes à zéro. Et avec ça, on n'a pas encore d'équipe pour la saison prochaine, sans compter un éventuel plan social à assumer." (DNA du 18 mai 2010)

Pire, dans le journal L'Alsace du 20 mai 2010, on apprend que le déficit du club se situe plus probablement entre 7,7 et 8,6 millions d'euros.

Traduction : c'est pas gagné !!!

Et si c'est pas gagné, changement de braquet et direction la CFA (4ème division) avec ses déplacements encore plus exotiques : Villemomble, située dans le département de Seine-Saint-Denis et son magnifique stade Claude-Ripert d'une capacité maximale de 1000 places (vous avez bien lu, 1000 places, pas 10 000), Drancy, Vesoul, Noisy-le-Sec banlieue, Raon l'Etape…

L'avantage des déplacements en CFA, c'est que le staff pourra négocier un tarif à l'année avec les responsables de l'aire de repos "Reims-Champagne" sur l'A4, avec sa boutique, son distributeur de billets, son espace coin nurserie, ses douches et son Croq'Malin.

Je rigole, je rigole, mais l'heure est grave. Sombre, très sombre même.

Strasbourg, 480 000 habitants. Sa cathédrale, son marché de noël, son conseil de l'Europe, son Parlement européen, sa Cour européenne des droits de l'homme, son aéroport international, son super-géant-sapin-de-Noël-qui-est-tellement-grand-que-c'est-le-deuxième-plus-grand-du-monde-après-celui-de-Rockfeller-Center-de-New-York… et son club en National.

Sans rentrer dans les détails, rapidement, les faits d'armes de ce club centenaire : 

CHAMPION DE FRANCE EN 1979.

Depuis ?

Pas grand-chose. Quelques coupes, de France en 2001, de la Ligue en 1997 et en 2005.

Et depuis 2005, ascenseur : 2005-2006, Ligue 1. 2006-2007, Ligue 2. 2007-2008, Ligue 1. 2008-2010, Ligue 2.

Et à force d'utiliser l'ascenseur sans l'entretenir, il pète et c'est la chute.

A côté des exploits sportifs, il y a les coulisses. Et là je vous fais grâce des présidences successives, changements d'entraîneurs, vente aux z'américains-super-forts-même-qu'ils-vont-injecter-des-millions-et-des-millions-de-$-mais-en-fait-rien-du-tout, arrivées d'équipes ambitieuses (pas de footballeurs, je vous rassure), tellement ambitieuses que personnes n'a rien vu, conflits larvés, règlements de compte (pas plus tard que le 5 mai, où un responsable X du club a invité un responsable Y "à aller s’expliquer dans le couloir adjacent", L'Alsace du 18 mai 2010), coup de poignard dans le dos (entraîneur officieux appelant des joueurs dans le secret des dieux, sciant ainsi la branche sur laquelle l'entraîneur officiel du club était assis, l'Alsace du 17 mai 2010) et j'en passe.

Résultat, le Racing Club de Strasbourg est en National et c'est bien fait.

Pas pour les salariés, qui n'ont rien demandé à personne.

Pas pour les supporteurs, qui ne jouent pas (même si balancer des sièges sur la pelouse castelroussine ne les honore pas, mais alors vraiment pas, au contraire).

Mais bien fait pour l'ensemble des têtes pensantes, politiciens, hommes d'affaires, pseudo-dirigeants, journalistes, affairistes-fouteur-de-merde qui, depuis plus de 30 ans ont, tour à tour, patiemment, subtilement, violemment, ouvertement, mais je pense toujours sciemment, enfoncé ce club aux confins du milieu professionnel et à l'orée du football amateur.

Ne faites pas, aujourd'hui, vos vierges effarouchées, vos saintes ni touche.

Aujourd'hui, les communiqués politiques et les articles de presse pleuvent comme à Gravelotte.

Facile de dire que l'argent public c'est terminé (j'espère bien que nos impôts ne serviront pas à couvrir, pour la énième fois, un centime de dette de ce club), facile de dire que les dirigeants en place sont mauvais, facile de crier au loup une fois que celui-ci s'est servi dans la caisse, facile de faire croire qu'on prend des décisions quand on n'a pas à les prendre, facile pour les journalistes d'écrire que tout cela ils le savaient depuis longtemps… bref facile de donner des leçons.

Aujourd'hui, je n'attends pas grand-chose de l'équipe dirigeante en place, malheureusement.

Aujourd'hui, je n'attends, en fait qu'une seule chose. Que la Ville de Strasbourg renonce à sa candidature à l'Euro 2016 (décision qui aurait dû être prise le soir même de la relégation).

Je suis sympa, je vous rédige le communiqué : "La Ville de Strasbourg renonce à sa candidature de ville hôte pour l'Euro 2016."

Parce que franchement, un Racing-Plabennec dans un stade de la Meinau rénové pour l'Euro 2016 (coût estimé à 160 000 000 d'€), serait surréaliste.

Le seul investissement que les services municipaux pourraient consentir aux dirigeants actuels ou à d'autres (mon petit doigt me dit que le turn over n'est pas terminé), serait l'acquisition d'une belle main-courante, disposée autour d'un champ de patates, seul terrain homologué en championnat National.

Mais pour terminer sur une note positive, je laisserai la parole à Monsieur Plessis, président actuel du Racing, selon qui, "d'ici la fin de la semaine prochaine, j'aurai le nom d'un entraîneur. Ma priorité est d'abord de voir Janin, il n'est pas encore condamné et on va en discuter ensemble. Sinon, j'ai au moins 15 entraîneurs qui sont prêts à venir" (DNA du 18 mai 2010).

Rien que ça.

Certains n'ont pas peur de nous prendre pour des cons. Mais depuis le temps, on a l'habitude, n'est-ce pas ?

3 commentaires:

  1. C'est toi qui parlait que Strasbourg n'avait rien d'une capitale...
    Et bien c'est pas en refusant l'Euro2016, qu'elle aura l'air d'une capitale, bien au contraire.

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  2. Participer à l'EURO 2016 ne fait pas d'une ville une capitale! Au contraire! En plus, si Strasbourg est selectionnée, c'est sur, elle aura des matchs de m***e mais aura quand même claqué 160 MILLIONS pour ça. Je ne sais pas, en tant que Strasbourgeois, je trouve ça nul. Si on ne dépensait qu'un dixième de cette somme pour la place du chateau, ça me rendrait 100 fois plus heureux que de voir des hordes de supporters sous mes fenêtres.

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  3. RIEN SUR LE SAPIN DE NOEL 2E PLUS GRAND DU MONDE CETTE ANNEE??????

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